Style indirect

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Un texte à transposer

(à toi de fixer les consignes)

Merci retraitée. Je peux mettre cela en forme ici?

Du discours direct au discours indirect


L’évêque fixait sur l’homme un œil tranquille

. Comme il ouvrait la bouche, sans doute pour demander au nouveau venu ce qu’il désirait, l’homme appuya ses deux mains à la fois sur son bâton, promena ses yeux tour à tour sur le vieillard et les femmes, et, sans attendre que l’évêque parlât, dit d’une voix haute : « Voici. Je m’appelle Jean Valjean. Je suis un galérien. J’ai passé dix-neuf ans au bagne. Je suis libéré depuis quatre jours et en route pour Pontarlier qui est ma destination. Quatre jours que je marche depuis Toulon. Aujourd’hui, j’ai fait douze lieues à pied. Ce soir, en arrivant dans ce pays, j’ai été dans une auberge. On m’a renvoyé à cause de mon passeport jaune que j’avais montré à la mairie. Il avait fallu. J’ai été à une autre auberge. On m’a dit : « Va-t-en ! ». Chez l’un, chez l’autre. Personne n’a voulu de moi. J’ai été à la prison, le guichetier n’a pas ouvert. J’ai été dans la niche d’un chien. Ce chien m’a mordu et m’a chassé, comme s’il avait été un homme. Là, dans la place, j’allais me coucher sur une pierre. Une bonne femme m’a montré votre maison et m’a dit : « Frappe là. » J’ai frappé. Qu’est-ce que c’est ici ? êtes-vous une auberge ? Je suis très fatigué, douze lieues à pied, j’ai bien faim. Voulez-vous que je reste ?

— Madame Magloire, dit l’évêque, vous mettrez un couvert de plus.


Le discours (ou style) indirect

Mécanisme de transformation

Les paroles correspondent à des phrases de type déclaratif au discours direct.

Elles deviennent des subordonnées conjonctives introduites par que dans le discours indirect.

Exemple : « J’ai appris beaucoup de choses récemment, déclare le jeune homme, et cela m’a amené à réfléchir sur le sens de ma vie. »

Le jeune homme déclare [qu’il a appris beaucoup de choses récemment] et [que cela l’a amené à réfléchir sur le sens de sa vie.]

Les propositions entre crochets sont des propositions subordonnées conjonctives introduites par que, et leur fonction est C.O.D. du verbe déclarer.

La proposition soulignée correspond à la proposition en incise, c’est la proposition principale de cette phrase.

Les paroles correspondent à des phrases de type interrogatif.

Interrogation totale.

Ces paroles deviennent des subordonnées interrogatives indirectes introduites par si (s’ devant il)

  • Elle me demande : « As-tu appelé le plombier ? »
  • Elle me demande [si j’ai appelé le plombier. ]

Ces subordonnées sont C.O.D. du verbe de parole.

Interrogation partielle.

Les paroles deviennent des subordonnées interrogatives indirectes C.O.D. , et le mot qui les introduit est celui qui servait à interroger dans le discours direct.

  • Elle me demande : « Qui est venu ? Qu’avez-vous fait ? Où êtes-vous allés ensuite ? Pourquoi ne m’as-tu pas demandé la permission ? »
  • Elle me demande [qui est venu], [ce que nous avons fait], [où nous sommes allés ensuite], et [pourquoi je ne lui ai pas demandé la permission.]

Remarque : que devient ce que, qu’est-ce qui devient ce qui.

Les paroles correspondent à des phrases de type impératif.

Elles deviennent des subordonnées conjonctives introduites par que, et le verbe est au subjonctif, ou des infinitifs introduits par de.

Exemple : Son père lui dit : « Ne touche pas à mes outils. » Son père lui dit [qu’il ne touche pas à ses outils.] Son père lui dit[de ne pas toucher à ses outils.]

II LES AUTRES MODIFICATIONS

A LE JEU DES PRONOMS.

Les pronoms personnels et les possessifs se modifient, en fonction de celui qui rapporte les paroles.

Elle m’a répliqué : « Tu dois renoncer à ce projet, je suis persuadée que tu n’en retireras que des ennuis. »

Elle m’a répliqué que je devais renoncer à ce projet, qu’elle était persuadée que je n’en retirerais que des ennuis.

Je lui ai répliqué qu’il devait renoncer à ce projet, que j’étais persuadée qu’il n’en retirerait que des ennuis.

Elle lui a répliqué qu’il devait renoncer à ce projet, qu’elle était persuadée qu’il n’en retirerait que des ennuis.

B LES INDICES DE TEMPS ET DE LIEU.

Ils varient également.

« Je suis ici depuis une semaine, et hier j’ai fait une longue promenade. Demain, je ferai une balade en bateau. Je serai à Paris lundi prochain, je te téléphonerai dès mon arrivée. »

Ma mère m’écrivait qu’elle était là-bas, en Bretagne, depuis une semaine ; que, la veille, elle avait fait une longue promenade ; que, le lendemain, elle ferait du bateau. Elle ajoutait qu’elle serait à Paris le lundi suivant et me téléphonerait dès son arrivée.


C LES TEMPS.

On applique la concordance des temps.


Verbe de parole au présent ou au futur Verbe de parole au passé Le présent reste du présent Elle déclare (déclarera) : « Je suis fatiguée, je vais manger des beignets au miel, parce que le miel fortifie. »

Elle déclare (déclarera)qu’elle est fatiguée et qu’elle va manger des beignets au miel, parce que le miel fortifie. Le présent devient de l’imparfait (sauf le présent de vérité générale) Elle déclara (a déclaré) : « Je suis fatiguée, je vais manger des beignets au miel, parce que le miel fortifie. » Elle déclara qu’elle était fatiguée et qu’elle allait manger des beignets au miel, parce que le miel fortifie. Le passé composé reste du passé composé « j’ai oublié de sortir la poubelle » Elle dira, comme chaque dimanche, qu’elle a oublié de sortir la poubelle. Le passé composé devient du plus-que-parfait

Elle disait comme tous les dimanches qu’elle avait oublié de sortir la poubelle L’imparfait reste de l’imparfait, le PQP reste du PQP

« J’étais absente . Je voyageais en Italie Des amis m’avaient invitée. » Elle m’explique qu’elle était absente , qu’elle voyageait en Italie, que des amis l’avaient invitée. L’imparfait ne change pas, le PQP non plus


Elle m’a expliqué qu’elle était absente, qu’elle voyageait en Italie, que des amis l’avaient invitée. Les futurs restent des futurs

« Dès que j’aurai terminé, je te préviendrai »

Elle vient de me dire que dès qu’elle aura terminé, elle me préviendra.

Le conditionnel mode reste du conditionnel mode « Au cas où il pleuvrait, la sortie serait annulée »

les organisateurs précisent que, au cas où il pleuvrait, la sortie serait annulée.

Les futurs deviennent des futurs du passé= conditionnels temps


Elle me déclara que dès qu’elle aurait terminé, elle me préviendrait.

Le conditionnel mode reste du conditionnel mode


Ils précisèrent que la sortie serait annulée au cas où il pleuvrait.


Si le verbe introducteur est au présent ou au futur, les temps de l’indicatif restent inchangés.( Le conditionnel reste du conditionnel. Il répète qu’il me préviendra au cas où il aurait un empêchement)

Si le verbe introducteur est au passé, Le présent et l’imparfait deviennent de l’imparfait Le passé composé et le PQP deviennent du PQP Le futur devient du futur du passé = conditionnel temps Le conditionnel mode reste du conditionnel.

Cela peut créer des ambiguïtés.

LE DISCOURS INDIRECT LIBRE

Il tient du discours indirect par l’emploi des temps, des pronoms, des repères de temps et de lieu.

Mais les paroles ne sont pas rapportées dans des subordonnées dépendant d’un verbe de parole, et on retrouve de nombreux éléments présents dans le discours direct (ponctuation, mots en apostrophes, interjections )

Ce procédé est plus souple que le discours indirect, moins lourd, mais ne permet pas toujours de distinguer la « voix » du narrateur et celle des personnages.

Exemple. La jeune femme protesta : « Comment, vous osez me demander de mentir ! Moi, mentir ? jamais ! »

Au discours indirect, on aurait : La jeune femme protesta, indignée, s’exclamant qu’il osait lui demander de mentir. Elle déclara qu’elle ne mentirait jamais.

Au discours indirect libre, on aura : La jeune femme protesta. Comment, il osait lui demander de mentir ! Elle, mentir ? jamais !

[hr]

Dans le texte de Cohen, il y avait beaucoup de discours indirect libre.

Si une balance de pharmacien dénotait une augmentation de poids, c’était une erreur de la balance ou c’était parce qu’elle avait trop bougé sur la balance ou parce qu’elle avait gardé son chapeau.

Avec du simple discours indirect, on aurait eu :

Elle disait que c’était une erreur de la balance ou elle disait que c’était parce qu’elle avait trop bougé sur la balance ou elle prétendait que c’était parce qu’elle avait gardé son chapeau.